Note 7


NOTE 7 : Il est difficile de traduire correctement le mot XGU AYUBAA (AYUBAA est un terme qui équivaut à " Réseau " ou " structure " en liaison dynamique). Le phonème XOOGU (le G se prononce comme un H aspiré) s'applique à tout un système technique que les ingénieurs terrestres, vos frères, ne connaissent pas encore mais qu'ils développeront et mettront au point dans un futur plus ou moins proche.

Comme je vous l'ai déjà expliqué dans le résumé que je vous ai remis il y a dix-huit jours à propos du XOOIMAA UGII, la complexité des modules structuraux est arrivée à un niveau si élevé que l'accès direct à ces organes vitaux devient presque impossible avec Les moyens que vous avez vous, Terriens. Dans un décimètre cube, par exemple, il peut y avoir entre 400 et 23 000 organes ou dispositifs autonomes, chacun pourvu de centaines ou au moins de dizaines (pour les moins complexes) de micro-éléments fonctionnels, composants dont le volume, dans quelques cas, ne dépasse pas les 0,0006 millimètres cube, et même quelques éléments peu- vent se réduire à quelques molécules, pour ne rien dire de certains équipements dont un seul atome ou un corpuscule atomique isolé exerce une fonction essentielle. Dans ces conditions, en tant qu'ingénieur, vous pouvez imaginer le niveau des ordres de problèmes qui se posent dans ces systèmes.

En premier lieu, la fiabilité du AYUU (Réseau) car, malgré que de nombreux composants travaillent en parallèle pour que la panne de l'un d'eux soit compensée par les autres, il ne faut pas oublier que la détérioration d'un quelconque micro-élément peut paralyser tout un système qui est plusieurs millions de fois plus grand en volume. Le degré de fiabilité statistique exprimé en langage terrestre, est une fonction inverse (comme vous le savez) du nombre de composants, et bien que naturellement les symptômes soient simplifiés au maximum permis par notre moment évolutif technologique, les limitations fonctionnelles sont évidentes.

Le second problème dramatique consiste en ce que vous appelez entretien ou maintien du système. Une fiabilité unitaire (100 %) n'est jamais atteinte. Ainsi se posent trois nouveaux problèmes : Identification de l'élément en panne. - Vous pouvez imaginer, dans le cas de notre XOODINAA ou membrane du Vaisseau où s'accumulent des millions de composants, qu'un opérateur humain même pourvu d'instruments de grande précision et de définition élevée, ne pourrait jamais y accéder pour trouver le micro-composant en panne, sans détruire, ou tout au moins démonter des parties vitales entourant et masquant l'organe " malade ". Vous mêmes pouvez imaginer la grande différence avec l'avarie d'un milli-ampérimétre terrestre dont le cadre a brûlé, auquel cas le réparateur pourrait le démonter sur sa table de travail, dévissant quelques petits boulons et dessoudant quelques connexions. L'identification de l'avarie dans nos systèmes est facile pour le XANMOO AYUBAA. Quand la réponse de ces dispositifs est déformée, et le XANMOO a " conscience " de cela car il la compare avec d'autres réponses d'organes en parallèle ou bien avec des réponses MODELE mémorisées dans celui-ci, alors on calcule avec différentes valeurs probabilistiques les composants qui peuvent avoir provoqué la " conduite " anormale de l'organe en question. Rapidité de la substitution.

- Le composant anormal doit être remplacé et quelquefois même réparé " in situ ", comme vous le diriez) à grande vitesse, ceci serait impossible avec les difficultés que présente son inaccessibilité s'il n'y avait pas notre système XOOGIU AYUBAA. Si l'un des voyageurs de la UEWA devait réparer directement ces avaries micromodulaires, il pourrait se passer plusieurs centaines de UIW et peut-être même qu'il n'y arriverait pas. Le problème, et pardonnez-moi si j'utilise une comparaison didactique facile, serait le même ou analogue à celui qui se poserait à un chirurgien terrestre qui voudrait par exemple réaliser une greffe de moelle ou de tissus rénaux sur un soldat pendant que celui-ci court sur un champ de bataille. Identification, accès et rapidité dans la réparation du composant sont les problèmes qui, sans une solution satisfaisante, inhabiliteraient ou condamneraient sans rémission un progrès technologique qui par supposition exige chaque fois une plus grande complexité fonctionnelle jusqu'au pont où dans une AYUBAA (sous la dénomination de AYUU, font partie non seulement ce que vous appelez les graphes, mais aussi une grande partie des structures que vous intégrez sous la dénomination terrestre de systémique). (Il y a un paragraphe censuré.)

XOOGU AYUGAA. - Ce système solutionne chacun des problèmes proposés comme typique d'un système en liaison complexe. Il s'agit d'un RESEAU vasculaire compliqué plongé au sein d'une quelconque structure fonctionnelle. Sa similitude avec le RESEAU artériel et capillaire sanguin de quelques êtres pluricellulaires est évidente bien que son fonctionnement soit différent, comme vous allez le voir. Des milliards de petits canaux relient tous les organes avec la AYUBAA. Ce réseau est réticulaire-radial (image A).

Vous pouvez l'assimiler à un graphe connexe, quelques-uns de ces Sub-graphes sont arborescents. D'autre part, ses branches sont orientés seulement dans ces derniers et non dans les circuits ou mailles. Un centre expéditeur >>>>> englobe tous les nouveaux composants qui doivent remplacer ceux qui sont en panne dans une masse gélatineuse cylindroïforme (NUUGII, image B). Ce cylindre se déplace au sein du conduit vasculaire jusqu'à un IBOO >>>>> (point ou noeud du réseau). Le NUGII est poussé par la différence de pressions delta P = P1 - P2 du gaz Hélium contenu dans la canalisation. Les IBOO (points) sont de véritables centres névralgiques de communication qui réalisent les fonctions suivantes :

Il reçoit le micromodule enveloppé dans son cylindre protecteur visqueux.

- Si cela est nécessaire, il modifie le calibre de ce dernier (NUUGII) en diminuant ou en augmentant la gélatine.

- Il le réexpédie à une vitesse différente par une des branches restantes ou canaux concurrents.

Toutes les IBOO sont contrôlées par un centre XANMOO coordinateur. Enfin le NUUGII arrive à destination (l'organe en avarie). Au préalable, le composant en panne a été retiré de son emplacement et ensuite réexpédié dans un autre NUUGII pour être enfin éliminé par fusion, décomposition et transmutation nucléaire. Le nouveau micro-élément est débarrassé de son enveloppe gélatineuse (par oxydation de la gelée au moyen d'oxygène liquide). Il est ensuite soumis à l'action d'un champ gravitationnel contrôlé qui l'oriente spatialement. (Ce champ se réduit à un petit environnement, il ne s'agit pas d'un champ uniforme, au contraire : la complexité des gradients dynamiques en chaque point de celui-ci permet l'orientation de la pièce et provoque des rotations et des déplacements linéaires).

De cette manière, le composant est transporté dans son nouvel emplacement et emboîté avec les autres. La modification du champ gravitationnel s'effectue grâce aux NUUGI IADUU, cylindres gélatineux qui accompagnent la pièce plongée dans la NUUGII. Celle-ci retourne au point de départ, une fois sa mission accomplie. Bien que la description qui précède soit très sommaire (vous pouvez imaginer qu'une étude exhaustive du système occuperait des milliers de pages de ce format), elle permet de vous montrer de quelle manière nos systèmes sont " auto-réparés ". Tout cela présente une autre série de problèmes de type topologique car il faut positionner les composants les moins fiables à la périphérie pour qu'ils puissent être facilement récupérés. Les éléments de la structure qui peuvent être abîmés, fondus ou simplement subir une abrasion ou une corrosion chimique et qui, en même temps à cause de leur volume excessif, ne peuvent être transportés au travers de canaux de la XOOGU sont réparés d'une autre manière :

Au moyen du NUUGII sont transportés les petits équipements complexes, contrôlés par des impulsions (voir note 3) qui réalisent eux-mêmes la réparation à l'endroit où s'est produit l'avarie. La gamme des opérations peut être très complexe et les équipements de réparation se succèdent par séquences, le XANMOO XOOGUU planifiant leurs fonctions. Voyons quelques-uns d'entre eux :

C'est pour cette raison que de nombreux dispositifs dans tous les équipements techniques de la planète UMMO ont une disposition cylindrique (image C) et leurs éléments ou composants sont situés dans les parois internes de ce cylindre. Sa forme permet le passage du NUUGII qui, à son tour, a accès à n'importe quel composant parmi ceux qui sont situés dans la périphérie interne. Toutes ces opérations sont réglées et planifiées par le XANMOO correspondant. Les voyageurs de la UEWA n'ont pas à se préoccuper des multiples micro-avaries qui se produisent à chaque UIW dans un point quelconque de la structure du Vaisseau. En somme nous connaissons, convenablement ordonnées, " a posteriori ", les fréquences avec lesquelles eurent lieu ces avaries. Si leur distribution statistique est anormale on en tient compte dans le futur pour les nouveaux projets de dessin des structures et systèmes.

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