Journal d'un Terrien

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mondialisation

Pourquoi la mondialisation est un échec

Des solutions pour organiser le commerce international d’une manière durable et sauver la planète. Ce que tout le monde sait, et que personne ne dit !

La mondialisation aujourd’hui

Nous n’avons généralement pas conscience du volume extraordinaire que représente le commerce mondial aujourd’hui, encore moins des mécanismes qui alimentent ce commerce et de leurs conséquences économiques, sociales et écologiques.

90% du commerce mondial transite aujourd’hui par la mer. Ensemble, les 50 000 bateaux de transport de marchandises, containers et pétrole, émettent deux fois plus de CO2 que tous les avions du monde. En pratiquant la voile, il m’est arrivé de croiser en mer la route de ces monstres flottant. Ils puent ! Un seul porte-container pollue autant qu’une ville de cent mille habitants. Sans compter le fait que les ballasts qui assurent leur équilibre transportent des millions de minuscules animaux et végétaux qui contribuent à la prolifération d’espèces invasives et à la destruction des écosystèmes marins. Mais si les dégâts s’arrêtaient là, ce serait un moindre mal.

Que transportent ces navires ? Et bien, par exemple des troncs de chênes, abattus en France, à destination de l’Asie où ils sont débités, façonnés, et refont ensuite le chemin inverse, sous forme de meubles et de lames de parquet revendus en France. Ou encore de la viande de bœuf importée de l’Arkansas, et de l’Argentine, truffée d’hormones de croissance ou d’antibiotiques, et revendue par nos restaurateurs, au détriment des éleveurs européens. Ou bien des tonnes de carcasses et abats de poulets dont les européens ne veulent plus, revendus en Afrique par des bateaux qui repartent chargés de haricots verts, d’oignons et même de fleurs, produits en Afrique en consommant des tonnes d’eau par des populations affamées et assoiffées, et revendus en Europe. Ou encore des vêtements fabriqués en Asie, et dont la seule la dernière couture (parfois uniquement celle de l’étiquette finale) sera réalisée en Europe, justifiant ainsi un prix de vente qui n’a rien à voir avec leur coût réel de production, ou encore des téléphones assemblés dans des usines lointaines dont les travailleurs sont parfois de véritables esclaves. Sans parler du l’huile de palme ni du pétrole, transporté sur des dizaines de milliers de kilomètres par des bateaux de cinq cents mètres de long.

Les circuits parfois absurdes que suivent les marchandises ont pourtant leur raison d’être. Certains diront qu’il s’agit d’offrir le meilleur prix au consommateur. La vérité, c’est qu’il s’agit avant tout de maximiser le profit de ceux qui organisent ces circuits, en profitant des règles extraordinairement souples édictées par l’OMC, l’organisation mondiale du commerce.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Et tout d’abord, qu’est-ce que l’OMC et pourquoi existe-t-elle ? L’OMC n’est pourtant pas une organisation internationale dépendant des nations unies. Pourtant, lorsqu’il arrive que l’OIT, l’organisation Internationale du Travail, qui, elle, dépend des nations unies, s’oppose à l’OMC, c’est toujours l’OMC qui gagne. Au fil des ans, l’OMC est donc devenue suffisamment puissante pour défier les états et l’ONU. Comment est-ce possible ?

Puissante, l’OMC est également discrète et opaque. Il n’y a jamais de débat public démocratique sur les questions de commerce international. La négociation du futur traité transatlantique, TAFTA ou TTIP, s’effectue, du dire même de la majorité des députés européens, dans des conditions de totale opacité. Ce traité, s’il voyait le jour, pourrait pourtant permettre aux entreprises privées d’un état de faire condamner le gouvernement d’un autre état si ce dernier promulguait une loi « contraire à leurs intérêts commerciaux ! » Les candidats aux élections nationales ou présidentielles européennes ne mentionnent presque jamais leur opinion vis-à-vis de l’OMC et du commerce international. Le débat démocratique sur ce sujet est quasi inexistant.

L’origine de la mondialisation

Le système de libéralisation des échanges est né en 1947 avec l’accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, en anglais le GATT. Les Etats-Unis étaient opposés à toute forme d’économie planifiée, et ils avaient réussi à « obtenir » que la toute nouvelle ONU ne puisse avoir aucune compétence en termes de commerce international. En revanche, ils ont proposé la création d’une organisation et d’un traité multipartite visant à « favoriser la coopération économique » : le GATT, donc.

L’idée n’était pas si mauvaise : On sortait juste de la seconde guerre mondiale, et il était logique de penser, comme Montesquieu, que le commerce empêcherait de nouvelles guerres en rendant les pays plus dépendants les uns des autres. En outre, les Etats-Unis venaient de lancer le plan Marshall, un vaste plan de reconstruction de l’Europe dévastée, dont les entreprises américaines devaient tirer un immense profit, à condition que des barrières douanières ne les empêchent pas d’investir en Europe et d’y vendre leurs produits. Le GATT fut signé initialement par 23 états, le 1er janvier 1948 : Etats-Unis, Canada, France, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Royaume uni, mais aussi Tchécoslovaquie, Rhodésie du sud, Australie, Nouvelle Zélande, Chine, Cuba, Ceylan, Inde, Pakistan, Afrique du Sud, Brésil, Syrie et Liban. Beaucoup d’autres états ont ensuite rejoint le GATT, et au fil de négociations connues sous le nom de « round » (Kennedy round, Tokyo round, Uruguay round…) le GATT a fini par couvrir l’ensemble des domaines du commerce international.

En avril 1994 le GATT est devenu l’OMC,l’organisation mondiale du commerce. Mais entre-temps, les conditions économiques qui justifiaient son existence avaient bien changées.

Parmi les premiers signataires, 12 étaient des pays développés et 12 des pays en voie de développement. Les pays développés avaient des populations dont les niveaux de salaire et de protection sociale n’étaient pas très éloignés. Evidemment l’Europe était à reconstruire mais le savoir-faire était là et le seul problème était le financement, assuré par les banques américaines puis par la finance internationale qui se structurait parallèlement (tiens, quel hasard). La concurrence entre ces pays se faisait donc sur des bases assez homogènes.

Pour les pays en voie de développement, l’objectif n’était absolument pas de concurrencer l’industrie des pays développés, chose qui était alors impensable, mais d’acquérir des équipements de toute nature provenant des pays développés sans avoir à payer des taxes douanières prohibitives. Certains de ces pays, comme le Japon, Taiwan ou la Corée du Sud, puis plus tard la Chine, en profitèrent même pour copier les produits occidentaux, et pour acquérir ou développer des savoir-faire, créant ainsi des industries locales pour des besoins (initialement) purement locaux. A l’inverse, ils pouvaient revendre à ces pays développés des productions rares en Europe ou aux USA comme les agrumes, les kiwis, les fruits de la passion, les bananes, le thé, le café, le pétrole, etc. Le commerce international était alors en général gagnant-gagnant. L’idéologie libérale état née, et elle a encore aujourd’hui de nombreux partisans, y compris en France.

Mais aujourd’hui, la situation n’est plus la même. L’OMC compte 160 signataires. Le savoir-faire industriel de nombreux pays s’est accru dans des proportions telles que ces pays peuvent concurrencer directement l’industrie des pays développés et sont passés dans la nouvelle catégorie des pays « émergents ». Le problème est que ces pays en croissance rapide n’ont pas du tout les mêmes règles sociales, fiscales et environnementales que celles des pays développés. De plus, entre-temps de nombreuses sociétés multinationales se sont créées dans le seul but de faire un maximum de bénéfices en profitant des règles libérales de l’OMC, et des législations sociales et environnementales quasi inexistantes des pays en voie de développement, tout en exploitant les travailleurs de ces pays, dont le PIB a certes énormément augmenté, mais pas du tout au profit des populations locales. Profitant de règles fiscales de certains pays complaisants, ces multinationales blanchissent leurs immenses bénéfices dans des paradis fiscaux, si bien que les pays développés eux non plus ne profitent plus de leur activité. Les règles de la concurrence sont donc devenues totalement faussées.

L’OMC a donc ainsi transformé le monde en un immense terrain de jeu pour les multinationales, en dehors de toute intervention et de tout consentement des populations concernées, et surtout en militant afin qu’il n’existe aucune règle qui « fausserait le commerce » en garantissant une concurrence plus loyale, par exemple en établissant des normes sociales. Ainsi, on pourrait imaginer que les tarifs douaniers soient proportionnels à l’écart de niveau de protection sociale des populations des pays producteurs et consommateurs ; ce genre d’idée est systématiquement rejeté par l’OMC. C’est comme si deux équipes de football devaient subir l’autorité d’un arbitre qui ne tolérerait aucun manquement aux règles de l’une des équipes, en fermant les yeux sur ce que fait l’autre.

Attention, je ne me fait pas l’apôtre du protectionnisme. La concurrence est une bonne chose, même entre pays différents, lorsqu’elle se joue entre des entreprises qui ont par ailleurs les mêmes devoirs et contraintes, et si elle prend en compte le respect de l’environnement. Mais à l’inverse, décréter que la concurrence ne doit en aucun cas être entravée, conduit à des situations ubuesques et déplorables. Dans le village où j’habite, j’ai vu peu à peu les commerces variés du centre-ville se faire remplacer par des banques et des agences immobilières, sans que la mairie n’aie le droit de s’y opposer, car ce serait « une entrave au commerce » selon les règles de l’OMC…

Bref, de gagnant-gagnant, nous sommes passés à une situation perdant-perdant, sans que les règles aient été modifiées : chômage massif et perte de pouvoir d’achat dans les pays développés, conditions d’existences misérables dans les pays en voie de développement.

Quel impact réél a la mondialisation du commerce ?

J’ai déjà parlé de l’impact considérable des grands navires de commerce sur l’environnement : 1150 millions de tonnes de CO2, soit 6% des émissions totales dues à l’homme, sont imputable à ces navires chaque année. Mais chaque voyage de ces bateaux génère à son tour un imposant trafic de camions : les grands porte-conteneurs peuvent transporter 14 000 conteneurs chacun, et les grands ports capables d’accueillir ces géants des mers sont peu nombreux : une trentaine dans le monde. Par conséquent toutes ces marchandises voyagent aussi par camion, avant et après leur embarquement, sur des centaines, voire des milliers de kilomètres. Et n’oublions pas l’impact sur la santé : car les grands navires utilisent un fuel lourd qui brûle en émettant du dioxyde d’azote, des particules fines, et surtout des oxydes de soufre. Un article du journal Le Monde constatait en juillet 2015 que ce polluant toxique était la principale source de pluies acides, et se révèle de plus très nocif pour la santé : il engendrerait 60 000 décès prématurés par an en Europe, et un coût de 58 milliards d’euros.

Mais les conséquences sociales de la mondialisation sont encore plus dramatiques, si possible. Les multinationales ne se gênent pas pour payer des salaires de misère à des ouvriers surexploités. Pire, elles ne se soucient aucunement de leur santé. La tragédie de cet incendie qui, à Dacca au Bengladesh, a provoqué le 23 avril 2013 la mort de 1600 ouvrières du textile travaillant dans un immeuble insalubre transformé en usine de confection, est restée dans les mémoires. Les entreprises européennes (grandes marques de prêt-à-porter) clientes de cette usine se moquaient bien, ou pire, faisaient semblant de ne pas se moquer, des conditions de travail des ouvrières qui fabriquaient leurs produits. Dans les usines électroniques de Chine, les ouvriers ne gagnent pas assez pour vivre et se loger et sont contraints d’effectuer de nombreuses heures supplémentaires, travaillant jour et nuit jusqu’à l’épuisement.

Les populations locales des pays en voie de développement (sous-entendu : vers le commerce international) ou émergeants sont souvent également indirectement ou directement victimes de ces pratiques. Les terres des paysans sont confisquées, les forêts brûlées pour y planter des palmiers à huile, les gens sont expropriés par les sociétés minières ou des grands propriétaires terriens. Ces actions sont souvent violentes et vont parfois jusqu’à l’assassinat des opposants, à tel point que le HRC, le human rights council, une organisation des nations unies, a demandé (sans grand succès jusqu’à présent) à ce qu’un nouveau traité puisse permettre au moins aux populations spoliées de se défendre légalement devant la cour de justice internationale. Hélas, ce n’est pas facile. Les multinationales ont érigé en système la corruption systématique des dirigeants des états et collectivités concernés, pratique d’autant plus facile que dans ces pays les fonctionnaires qui devraient assurer l’état de droit sont peu nombreux et mal payés.

Oui mais, me direz-vous, le commerce mondial a au moins le mérite de fournir un travail aux ouvriers et agriculteurs de ces pays, même s’il est mal payé, et leur niveau de vie finira inévitablement par augmenter. Je pense qu’il est vital de démontrer à quel point cet argument, pourtant très répandu, parce qu’il nous donne bonne conscience, est pourtant faux : Si l’OMC n’avait pas existé, si la libéralisation totale du commerce international n’avait pas été érigée en règle, les conditions de vie de ces populations seraient bien meilleures, au contraire ! La preuve, nous l’avons connue en Europe, pendant les années que l’on a appelées les « trente glorieuses », entre 1950 et 1980. Il fallait tout (re)construire. Ce fut une période forte croissance, non seulement du PIB, mais du niveau de vie de tous les européens, conséquence des besoins énormes de la population et des infrastructures publiques, dopée, donc, par la consommation interne. Les besoins étaient énormes, y avait du travail pour tous, et les salaires étaient en augmentation constante, même si l’inflation ralentissait un peu ce progrès.

De plus, ce passage entre une société encore très largement agricole a une société industrielle s’est accompagné d’une révolution sociale, impulsée en France par le conseil de la résistance, mais surtout par la prise de conscience, dans toute l’Europe, de la nécessité d’un minimum de solidarité, d’une assurance maladie, d’un droit à la retraite pour tous, etc. Dans les années 1980, les pays émergeants se sont trouvés dans une situation semblable, avec un besoin énorme de construire des nouvelles usines, mais cette fois, GATT et OMC oblige, c’est la demande internationale qui en était le principal moteur, et ces nouvelles usines étaient destinées avant tout à l’exportation de matériaux et produits finis ou semi-finis vers l’Europe et l’Amérique du Nord. Les bénéfices résultant de ces nouvelles activités étaient transférés ailleurs, généralement dans des paradis fiscaux, au profit de quelques milliardaires, dont le nombre a été multiplié par mille entre temps. Les populations locales n’ont pas pu profiter des richesses que, pourtant, elles produisaient.

Dans les pays dits développés, les produits à bas prix importés par ces multinationales sont entrés en concurrence frontale avec ceux fabriqués localement, et la désindustrialisation a commencé. Le chômage de longue durée, qui était quasiment inexistant, a augmenté constamment, jusqu’à atteindre 10%, voire pour certains pays plus de 25% de la population active. Si vous vous intéressez aux statistiques, vous constaterez que le taux de chômage aux USA est, en moyenne, de 2% inférieur à celui de l’Europe, ce que les libéraux traduisent en disant : « vous voyez bien plus un pays est libéral, moins il y a de chômage ». C’est oublier que la protection sociale des américains est bien plus faible qu’en Europe, et que de plus, ce que personne ne dit, c’est qu’il y a aux Etats unis 2,3 millions de personnes qui sont en prison, et qui ne sont pas considérés comme chômeurs !

Alors que pendant les trente glorieuses les inégalités de patrimoine et de revenus avaient diminuées, la mondialisation les a depuis considérablement amplifiées. Dans un rapport publié pour le sommet mondial de Davos en janvier 2017, on peut lire que les huit hommes les plus fortunés de la planète détiennent désormais autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la population mondiale, ce qui représente 3,6 milliards de personnes. Ces huit hommes (Bill Gates, Amancio Ortega, Warren Buffett, Carlos Slim, Jeff Bezos, Mark Zuckerberg, Larry Ellison et Michael Bloomberg) sont presque tous des PDG de multinationales qui n’existent que grâce à la mondialisation des échanges. (voir Comment vivent les milliardaires sur ce site) Rappelons qu'une personne sur dix dans le monde vit avec moins de 2 dollars par jour…

Pourquoi le chômage a-t-il augmenté dans les pays développés ?

Citons les quatre principales causes :

  • L’arrivée à maturité de l’équipement des ménages. Une fois que la plupart des gens ont pu avoir une voiture, une cuisinière, un lave-linge, un lave-vaisselle, un micro-onde, et une télévision, la demande a diminué mécaniquement, même si les entreprises ont depuis créé le concept d’obsolescence programmée pour tenter (avec quels dégâts sur l’environnement !) de la reconstituer.
  • L’amélioration de la productivité dans tous les domaines. En 1978, l’industrie automobile française employait directement 350 000 personnes, en 2010 il n’en restait que 149 000, bien que la demande n’ait pas baissé (les exportations compensant la baisse de la consommation interne) et que le nombre de véhicules produits soit à peu près le même.
  • La désindustrialisation provoquée par la délocalisation et le transfert de la production vers des pays émergeants. C’est particulièrement vrai dans l’industrie textile (451 000 salariés en 1970, 63 000 en 2017) mais la tendance est générale.
  • L’arrivée massive des femmes sur le marché de l’emploi (58% des femmes de 25 à 49 ans travaillaient en 1975, contre 81% en 2005)

Le troisième facteur, lié à la mondialisation, est depuis les années 1988-1990 celui qui est le plus important, et il coïncide avec le développement du commerce international dû au GATT et à l’OMC.

Remarquons que l’augmentation du chômage entraîne mécaniquement une stagnation des salaires, les revendications salariales deviennent moins urgentes : « c’est ça ou le chômage ». Du coup le pouvoir d’achat diminue et les vendeurs de biens et services se tournent encore davantage vers des fournisseurs à bas prix, et délocalisent encore plus. C’est une spirale infernale, dont les bénéficiaires (parce qu’il y en a) sont les multinationales dont les profits sont en hausse vertigineuse grâce au commerce international, aux paradis fiscaux qui permettent de ne pas payer les sommes dues aux états et à la spéculation. (cf d'où vient l'argent et qui le contrôle)

Les entreprises demandent alors à l’état des aides sous formes d’allégement de charges, pour soi-disant améliorer leur compétitivité et contre des promesses d’embauche non tenues. Les prestations sociales et les retraites diminuent et les impôts augmentent pour compenser les cadeaux faits aux entreprises. Évidemment toutes les tentatives faites pour contrer cette spirale infernale et toutes les mesurettes faites par les gouvernements européens échouent puisque aucune ne s’attaque à la racine du problème, la mondialisation !

Enfin, signalons que la mondialisation, parce qu’elle cause des dégâts environnementaux considérables et qu’elle accroît les inégalités, est une source de tensions régionales et d’instabilité sociale, qui se traduisent par des conflits, des régimes autoritaires, et finalement des flux migratoires en augmentation constante. Si l’on veut lutter contre l’immigration sauvage, attaquons le problème à la racine, et la racine c’est le commerce mondial sans aucune règle !

Il suffirait pourtant….

  • Que l’OMC inclue dans ses propositions de traités des mesures non-tarifaires pour établir une concurrence loyale entre entreprise à armes égales : par exemple des contraintes sur l’exportation des biens provenant de pays dont les niveaux de protection sociale et environnementaux sont trop faibles.
  • Que l’ONU se saisisse une fois pour toute du problème de l’abolition des paradis fiscaux.
  • Que les états pratiquent une taxation des flux financiers spéculatifs
  • Que ces mêmes états imposent réellement les plus riches à hauteur de leurs fantastiques revenus.

Et peut-être, un jour, que l’on crée un impôt mondial sur les sociétés qui nuisent à l’environnement et au bien-être humain pour en redistribuer les revenus dans des projets de développement locaux et durables.

Je sais, c’est utopique. Mais toutes les révolutions ne se font pas en un jour. La première étape, celle que vous êtes en train d’accomplir en lisant ces lignes, c’est de prendre conscience du problème et de ses causes. Et de réaliser combien les autres questions politiques sont secondaires. La seconde, c’est de susciter un débat public, de manifester, et de voter pour des gens qui souhaitent qu’il y ait un débat public sur le commerce mondial. Les peuples ont un immense pouvoir. Ils peuvent aussi voter avec leurs pieds, comme ces allemands de l’Est qui avaient fui vers l’Ouest juste avant l’instauration du rideau de fer soviétique. Nous pouvons obliger nos dirigeants à agir. Nous pouvons exprimer notre inquiétude.

C’est toujours ça. La mer est faite de gouttes d’eau.

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