Journal d'un Terrien

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la-religion-c-est-de-la-merde
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Serge Boisse
Le 05/04/2023 à 15:04
web/MOC
oui
oui

La religion, c'est de la merde


(je ne vais pas me faire que des amis avec ce titre !)

Eh oui, mais c'est ce que je pense profondément. La religion, ce n'est pas seulement l'opium du peuple, c'est un virus mental. C'est de la merde.  Pour plusieurs raisons :

Raison 1

D'abord parce qu'il suffit de regarder pour comprendre que toutes les religions sont impérialistes et cherchent à "rassembler" le maximum de fidèles, fut-ce au prix de conversions forcées, de massacres et de guerres. 

Raison 2

Ensuite parce que toutes les religions, oui toutes, pratiquent le lavage de cerveau, l'endoctrinement, la restriction de la liberté de penser qui devrait être LA liberté fondamentale, quand ce n'est pas la restriction de la liberté tout court (je pense en particulier aux femmes). 

Raison 3

Puis, parce qu'on n'a nullement besoin de religion pour avoir une morale et une éthique.  Ne tue pas, ne vole, pas, tout ça peut être compris sans religion. 

Raison 4

Et enfin parce que Dien n'existe pas. La preuve ici : dieu-n-existe-pas Pas plus que le père Noël. Les religions sont des inventions humaines qui permettent à des humains d'asservir d'autre humains. Et si elles ont pu avoir une utilité à certaines époques, ce n'est plus le cas. Si l'on veut que l'humanité arrive à l'âge adulte, commençons par nous débarrasser des religions.

Ouh la, me direz vous, tu vas un peu fort ! Ce que tu dis s'applique aux sectes, mais certainement pas aux grandes religions, aux religions musulmanes, juives, chrétiennes, bouddhiques ! Eh bien, si ! Mais il faut nuancer. Je vais vous donner quelques exemples.

Un exemple

Richard Feynman, prix Nobel de physique, fut un jour interrogé par un groupe de patriarches juifs qui lui posèrent la question suivante : l'électricité, est ce que c'est du feu ? 
N'écoutant que son bon cœur, Feynman leur expliqua que c'était plutôt le contraire, le feu étant une réaction chimique qui est permise grâce aux électrons qui entourent tous les atomes.  Voyant les patriarches  visiblement perplexes, il leur fit tout un cours de physique-chimie élémentaire, insistant sur la force électromagnétique qui permet l'électricité et le feu (entre autres).  Mais les savants juifs, qui étaient peut-être savants dans l'étude de la Torah mais certes pas en physique, étaient de plus en plus perplexes. Feynman finit par leur demander pourquoi ils voulaient connaître les différence entre l'électricité et le feu :

  • oh, répondit l'un de ces doctes sages, c'est simple : nous n'avons pas le droit de faire du feu le Samedi, alors la question est de savoir si nous pouvons utiliser l'électricité !
    Feynman fut (on le comprend) profondément choqué de voir que ces gens, très intelligents, et qui avaient consacré leur vie à l'étude, ne l'avaient consulté, lui, prix nobel de physique, que pour savoir s'ils pouvaient ou pas allumer la lumière électrique le Samedi ! Voila à quoi mène cinquante ans d'étude des "textes sacrés" !

Autre exemple :

le site islam-dine-rappel [NB: Il n'existe plus] est un catalogue de préceptes, conseils, fatwas, etc. destiné aux musulmans. Quand on surfe sur ce site, on  peut se dire que ses auteurs sont tombés sur la tête.  C'est hallucinant. Le nombre "d'interdictions" de faire ceci ou cela qui se trouvent sur ce site dépasse l'imagination.  En quoi une religion qui prétend libérer l'homme peut-elle se trouver grandie par une telle restriction de liberté accordée à ses fidèles ? En quoi le fait de faire vivre les hommes et les femmes dans deux univers complètement séparés se distingue-t-il de la schizophrénie à l'échelle de la société ? En quoi le fait de lapider à mort les femmes adultères est-il un bien pour la société ? La religion est une névrose obsessionnelle collective, comme disait Freud.

Autre exemple :

La religion catholique prétend que le fait de se confesser (c'est à dire de raconter ses turpitudes à un prêtre, puis de réciter quelques prières dites de pénitence)  permet de se "laver de ses péchés", et donc d'accéder au paradis, ce qui serait impossible sans confession.  Quelle connerie ! De qui se moque-t-on ? Les chrétiens disent aussi que pratiquer le sexe hors mariage est un "péché capital", mais une fois marié - par un prêtre - cela ne pose plus de problème. N'est-ce pas absurde ? On sent bien là l'un des buts principaux de ceux qui ont créé les religions : réguler, réglementer les passions humaines, jusqu'à l'absurde. Si cela conduisait à une diminution de la fécondité, encore, cela pourrait se comprendre. Mais c'est tout le contraire !

Points communs à toutes les religions

Toutes les religions interdisent l'avortement. Toutes sont contre le contrôle des naissances (le bouddhisme l'autorise dans certains cas). "Croissez et multipliez", disent les juifs, les musulmans et les chrétiens tous en choeur (pour une fois).  Eh oui, la surpopulation n'était pas un problème il y a deux mille ans, mais ça l'est devenu depuis... Moi je n'ai pas peur de dire ce que je pense : le contrôle des naissance est absolument nécessaire tant que la population humaine sur la planête dépassera le milliard d'habitant. Pourquoi ? Parce que l'empreinte écologique de l'humanité est déja largement supérieure à la surface de la planète. Nous vivons à crédit sur la nature, et ce sont nos descendants qui devront payer les intérêts. Un enfant, c'est bien, deux, ça passe encore, trois, c'est criminel (pas seulement contre la nature mais contre les descendants de nos enfants). Mais aucune religion ne vous dit ça. Au contraire ! Les religions ont été inventées à une époque tribale, où la croissance numérique de la tribu était ce qui importait. Les religions sont toutes pour le droit du sang, contre le droit du sol, parce qu'il y a deux mille ans la croissance de la tribu issue de son sang était LA chose importante. Connerie.

Les grandes religions actuelles sont issues d'un processus de sélection darwinienne effectué soit par les politiques (les empereurs romains, par exemple, ont vu dans la religion chrétienne qui pronait l'obéissance, l'humilité, la vertu, un bon moyen d'assouvir les masses), soit par les religieux eu-même (le concile de Nicée a été un sabordage volontaire et un autodafé des textes des apôtres, n'en laissant que quatre, et instituant toute une hiérarchie des prêtres, et un rituel qui n'existait pas auparavant). Religion et politique n'ont jamais été séparée, quoi qu'on en dise. Les président américains doivent jurer sur la bible, même s'ils ne sont pas chrétiens (notons que ce cas n'est jamais arrivé). La peine de mort a été autorisée, et même encouragée, par les papes dans le passé (sus aux hérétiques !) avant qu'elle ne passe de mode, mais ça peut revenir... L'Arabie Saoudite, pays très religieux, est aussi celui (après la Chine) où il y a le plus d'exécutions capitales...

Les religions ont leur manière à elle de défendre leur pré carré : elles exercent un contrôle rigoureux sur l'art et la littérature en particulier. Tout le monde connaît l'histoire terrible de Salman Rushdie, dont le roman les versets sataniques a été mis à l'index par l'ayatollah khomeyni, qui avait appellé "tous les musulmans" à tuer l'auteur, le forçant à vivre dans la clandestinité.  Mais l'église catholique exerce un contrôle tout aussi ferme sur les oeuvres susceptibles de "choquer" les "bon chrétiens". L'affiche de Girbaud montrant une cène dans laquelle les apôtres étaient remplacés par des femmes  a été interdite pendant un temps, avec une astreinte de 100000 euros par jour de retard, sur demande de l'association catholique "croyance et liberté" (le vatican ne censure que très rarement directement : il dispose de nombreux moyens détournés).  Heureusement, la condamnation a été annulée en cassation. Je vous mets cette image ici, je la trouve magnifique :

marithé et francois girbaud cène

 
Dans le même ordre d'idée, la photographie "piss christ" (ci-contre) d'Andres Seranno  a été vandalisée à Avignon,  et plusieurs personnes ont été menacées de mort pour 'avoir défendu le photographe. Pourtant, hormis son titre, qu'est ce que cette oeuvre a de choquant ? Rien.

Les religions n'ont jamais aimé qu'on "détourne leur message".  Comme si ce message n'était pas un détournement d'écritures elles mêmes détournées maintes et maintes fois depuis leur création. Au fait, tordons le cou à un mythe : Les religions (catholiques, juives, musumanes, boudhistes, etc) disent que leurs "textes sacrés" n'ont pas été écrits, mais "révélés", et que c'est Dieu lui même qui aurait inspiré la main des "prophètes" qui les ont écrits. Foutaise ! D'abord, répétons-le haut et fort, IL N'Y  A PAS DE DIEU. Il n'y a que des humains qui y croient.

Oh, Eh, me direz-vous, mais là tu y vas fort ! L'univers a bien été créé par quelque chose, non ? Peut-être, mais pas par un "Dieu".  Et il est possible d'étudier cette intéressante question sans faire l'hypothèse d'un Dieu. Il y a une science qui étudie les origines et le devenir de l'univers, elle s'appelle la cosmologie.  Ah, ben oui, c'est une science compliquée, avec beaucoup de maths, etc. Dieu, c'est tellement plus simple à comprendre. Même un enfant pourrait le comprendre. Et c'est bien là le problème. Sans s'en rendre compte, les parents propagent ce concept ridicule à leurs enfants, qui se retrouvent infectés (je n'éxagère pas) par ce virus mental tenace, dont il est très difficile de se défaire. Et voila pourquoi les religions perdurent.

En fait, il y a d'autres raisons : Les religions sont aussi des palliatifs très efficaces à l'angoisse fondamentale de l'homme, celle de la mort. Pour pallier cette angoisse, les religions donnent une réponse très simple : après la mort, on se réincarne (pour les boudhistes), ou on va au paradis (pour les musulmans et les chrétiens). Ah, mon Dieu (sic), que c'est rassurant !  Mais bon, c'est nul. A l'époque des tribus pastorales, ça pouvait marcher. Mais au XXIe siècle, merde, on peut plus gober ça ! Il est où, votre paradis ? Sur la lune ? Dans l'espace ? Sur Pandora ? Et son corrolaire, l'enfer ? Ah oui, parce que Chrétiens et musulmans ont plusieurs point communs : en plus de croire à un Dieu unique, aux anges, (dont l'archange Gabriel), aux prophètes, etc, ils croient aussi au paradis et à l'enfer. Ce serait à mourir de rire si plusieurs personnes n'étaient pas mortes d'avoir osé le dire.  Les Juifs sont plus subtils : Pour le Judaïsme, il n'y a pas d'enfer, mais certains textes parlent quand même du gueihinnom, de tourments éternels, d'errance éternelle des âmes, etc. Bref, l'enfer, c'est un concept très porteur. Et surtout très utile : il permet de domestiquer les êtres humains, voire même de les réduire en esclavage, sans protestations : si tu n'es pas sage (traduction : si tu n'obéis pas aux religieux), tu iras en enfer ! Pratique, non ?

Les boudhistes, très subtils eux aussi, ont un concept qui ressemble au paradis : le nirvāna. Contrairement à ce que beaucoup croient, il n'y a pas de réincarnation à proprement parler dans le bouddhisme (ce serait plutôt dans l'hindouisme), mais une transformation et une renaissance.  Pratique, cela évite le problème de la localisation de l'enfer et du Paradis !  Mais toutes les religions enseignent qu'il y a une différence fondamentale entre l'esprit et la matière.  Ah, le concept de l'âme ! Une autre idée simple, que même un enfant peut comprendre. Mais L'univers n'est pas simple, et il faut être adulte pour le comprendre (un peu). Alors on préfère se raccrocher à des idées simples.

Conclusion

Bon je pense que vous avez compris le message : les religions, c'est de la merde. Alors, virons-les ! Libérons nos esprits de ces parasites mentaux ! Ne les laissons pas empoisonner nos esprits ! Apprenons à penser librement et sans contrainte, étudions les sciences, la vie, l'univers, sans préjugé, forgeons nous nous même notre propre morale et notre propre éthique, mais ne l'imposons pas aux autres.  Donnons-leur seulement les indices, les faits, et pas les conclusions.  Nous pouvons prendre soin de nous-même et de notre belle planète sans les religions. Nous pouvons avoir un avenir sans Dieu, un avenir grandiose parce que le phénomène humain est une chose merveilleuse et que nous n'avons pas besoin d'un Dieu pour le savoir.

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GM
Le 05/04/2016 à 22h36
Partager m'est en tout cas indispensable, mais je connais des gens qui se servent de l'écriture comme d'une thérapie et qui ne jugent pas utile de montrer leurs écrits. C'est un peu le principe du journal intime. Ceux-là, bien sûr, ne se disent pas artistes. Mais je n'ai pas l'impression d'en être un non plus. Si j'étais musicien ou peintre ou sculpteur, je revendiquerais volontiers ce statut. Mais l'écriture est un domaine à part. La Sabam (l'équivalent de la Sacem en Belgique) nous qualifie d'artistes, faute d'un terme mieux approprié. Il faudrait peut-être en inventer un.



C'est bien aussi d'alterner le travail pour soi et celui pour quelqu'un d'autre, ça permet de varier les plaisirs. Je n'ai jamais fait de pub non plus. J'ai une page Wikipédia et des blogs mais aucun site promotionnel, je n'ai jamais pris le temps de faire ça, n'en voyant pas l'utilité. Mais dans votre cas, je pense que c'est tout différent et que ça pourrait vous servir (avec des extraits sonores et des commentaires positifs de clients).



Pour écrire de la poésie, il faut vraiment être dans un état d'esprit particulier, et je n'y suis plus du tout. Découragé aussi par le manque d'intérêt des éditeurs pour ce genre-là. Je suis passé aux essais, pensées, aphorismes... Votre idée de roman est à creuser. C'est très original. Je n'aurais jamais pensé à une chose pareille. À ma connaissance, seul Michel Houellebecq a eu l'audace de marier prose romanesque et poésie. Le mélange des genres est risqué mais parfois ça peut donner de bons résultats.
Pierre
Le 05/04/2016 à 12h34
On vous empêche de publier des poèmes ? Ecrivez un roman dont le personnage principal est un poète, un roman dans lequel chaque chapitre est un pan de sa vie, et chacun de ces chapitres se terminerait par un poème. Le dernier serait le plus émouvant bien sûr. Le lecteur aurait les clés pour décrypter les lignes de ce dernier poème: il sentirait qu'une personne qui n'aurait pas lu le roman ne comprendrait rien à ces quelques lignes... Il se sentirait donc vraiment dans une forme de confidence, plus que jamais dans l'intimité du personnage, et ce serait un formidable plaidoyer pour la poésie. Le lecteur ne lirait plus jamais un poème de la même façon. Et plus concrètement, ce serait un joli moyen de contourner un système verrouillé ! Je ne suis pas sûr que cette idée soit très pertinente, n'y connaissant rien, j'espère juste que ce n'est pas trop ridicule comme idée.
Pierre
Le 05/04/2016 à 12h32
(Je précise néanmoins que j'aime la guitare électrique sous la plume d'un Enio Morricone par exemple, etc...)

@GM: C'est vrai que le métier d'artiste n'a de sens que lorsque le partage a lieu. Merci pour la piste de réflexion (penser que l'on travaille pour quelqu'un d'autre): je vais expérimenter ça ! Cela concorde avec le fait que je termine sans trop de problème lorsqu'il s'agit d'une commande (bien obligé, en même temps). Finalement, la solution serait plutôt de s'arranger pour que l'on travaille "effectivement" pour quelqu'un, à chaque fois... Peut-être promouvoir une idée, intéresser, puis se mettre au travail lorsqu'on nous propose quelque-chose de concret pour une diffusion future. Jusqu'à présent, je n'ai jamais fait de pub sur mon travail, car étant dans le milieu, ce sont des musiciens souvent collègues depuis quelques années au sein d'orchestres qui me demandent d'écrire, grâce au bouche à oreille. Une bonne résolution à prendre en perspective... !

Quant au fait que vous ayez renoncé à la poésie, je trouve cela dommage, je vous engage donc ! ... à persévérer haha ! Plus sérieusement, cela ne m'étonne pas du tout que publier des poèmes ne soit pas chose aisée; peut-être pourriez-vous contourner la difficulté en incluant de la poésie dans des formes autres ? Je ne connais pas le monde de l'édition (l'édition musicale un peu seulement !) mais j'imagine qu'à votre place je chercherais à contourner cette rigidité-là d'une manière ou d'une autre.
Pierre
Le 05/04/2016 à 11h39
@David: Ne parlons pas de musique haha ! Déjà pour ne pas encore sortir du sujet, mais aussi parce que je ne manquerais pas d'être un peu rabat-joie malgré moi: lorsqu'on a passé des années à apprendre à étudier le contrepoint de Bach, apprendre à écrire dans le style de Mozart, puis Ravel et Debussy, puis appris à se construire une identité musicale,à sortir des sentiers battus tout en cherchant une forme d'évidence immédiatement perceptible pour une personne dont l'oreille est habituée au système tonal... On finit par réduire considérablement le champs de ce qui nous fait vibrer, on devient "exigeant", "difficile". C'est à la fois une chance d'éduquer son oreille, mais un drame aussi, d'une certaine manière. La personne que tu cites joue très bien de la guitare électrique, mais elle m'inspire plutôt de l'amusement, surtout lorsqu'elle s'entête à vouloir jouer avec un orchestre: les musiciens font la tête car ils jouent des rondes sans consistance et s'effacent pour laisser l'homme faire son show "cool", eux qui sont habitués à goûter aux subtilités les plus géniales et une puissance émotionnelle collective transcendée par la plume d'hommes hors du commun, c'est un peu comme offrir un bigmac à Alain Ducasse ou Paul Bocuse, ou alors offrir "Oui-oui en vacances" à un lecteur de Céline. Mais j'ai participé à ce genre de mariage improbable: on considère simplement qu'on est en "pause" et ça passe très bien. Et les comparaisons sont tout juste équivalentes, je n'exagère rien. Mais je ne remets rien en cause, chaque musicien est légitime, et a son propre public. Bref, ne nous éloignons pas du sujet, et surtout, évitons de parler de musique haha !
GM
Le 05/04/2016 à 10h10
Au-delà de l'angoisse, il y a en effet la fascination d'exister, de se mouvoir dans cette petite parenthèse entre deux néants. S'élever par l'art me semble être un excellent programme. C'est même la meilleure option qui soit pour moi.

Les religions ne sont pas à rejeter en bloc. Pour certains croyants, les prières sont une sorte de méthode Coué qui les empêche de déprimer. Pour d'autres, la peur de l'enfer et l'espoir du paradis sont les seules choses qui les poussent à faire le bien et à éviter le mal. Disons que les religions ont cette utilité-là. Mais à côté de ça, elles font beaucoup de dégâts. Et tant que l'homme n'acceptera pas de n'être que ce qu'il est, elles continueront de sévir.

Toute vie est une tragédie si on considère sa fin, donc on n'a pas le choix, on n'en fera pas une comédie avec un happy end. Mais pourquoi en effet s'interdire d'apprécier ce qu'elle a de beau (et d'autant plus beau que c'est éphémère) ?
GM
Le 05/04/2016 à 10h07
Votre analogie entre l'athéisme et la créativité est pertinente. Mais le problème majeur, selon moi, n'est pas d'avoir envie de franchir le pas vers la créativité mais d'avoir l'audace de le faire. J'ai connu trop de fonctionnaires frustrés qui ont étouffé leur créativité parce qu'à un certain moment de leur vie, la sécurité leur est apparue comme étant une valeur supérieure à leurs yeux. Quand je vois ce qu'ils sont devenus, ça ne me donne pas envie de les imiter.



Mon éducation religieuse, je l'ai évidemment subie puisque personne ne m'a demandé mon avis. Le baptême, le catéchisme, la messe, l'école catholique, tout ça m'a été imposé. Mon seul choix est d'avoir répondu favorablement à la demande du curé de mon village d'être enfant de chœur, ce qui m'a permis de voir l'envers du décor et de me faire une opinion sur la religion en pleine connaissance de cause.



Bien sûr, je suis moi aussi angoissé par la mort et l'immensité de l'univers. La religion nous rassure, mais avec des fables enfantines, et je préfère être authentiquement angoissé que faussement rassuré. (Votre métaphore de la bouée m'interpelle parce que je l'ai employée à plusieurs reprises dans des aphorismes.) Ma vie a le sens que je lui donne. Je considère mon angoisse comme un moteur créatif. Et je ne pense pas mériter davantage la vie éternelle que mon chien, par exemple, moi qui fais partie de l'espèce la plus prédatrice de tous les temps.

Mère Teresa elle-même doutait fortement de l'existence de Dieu. Et Jean Meslier, considéré comme le fondateur de l'athéisme, était un curé. Interpellant, non ? (Mais vous le saviez sans doute déjà.)
GM
Le 05/04/2016 à 09h50
Oui, je vis la même chose que vous. Je peaufine un livre à l'extrême et puis, par lassitude ou attrait de la nouveauté ou les deux, je ne le publie pas et en entame un autre. C'est un peu ça, l'énantiodromie : le mieux est l'ennemi du bien ; en voulant trop bien faire les choses, on finit par ne plus rien faire. La solution pour aller au bout d'un travail créatif en évitant l'écueil du perfectionnisme, c'est d'imaginer qu'on travaille pour quelqu'un d'autre. J'avais lu ça sur un site qui donnait des conseils pour optimiser sa productivité. Ça aide à se focaliser sur l'aboutissement du travail en cours sans s'attarder sur les détails.



Je comprends aussi votre point de vue mais quand je pense créativité, je pense en effet diffusion de la chose créée. L'épanouissement personnel ne me suffit pas. Raison pour laquelle je n'écris plus de poèmes puisqu'il semble impossible de les publier (à compte d'éditeur, dans une maison sérieuse).
David
Le 05/04/2016 à 07h32
Pierre,pour moi c est le contraire,je suis passé de l atheïsme à la croyance tout seul sans personne.

Ça fait plaisir de voir qu il y a des gens qui font encore de la vraie musique,je m y connais pas en musique classique mais j apprécie.

Je fais un peut de musique,en faite quand j était plus jeune mon rêve c était d intégrer la M.A.I de Nancy,j avais commencé par le classique et j avais même sauté une classe,malheureusement après j ai dû arrêter d en faire mais ma passion c est la guitare,j adore le bois ,les vibrations qui en sortent,c est transcendent.

Celui qui m a donné cette passion c est Steve vai,si vous connaissez pas je vous invite à parcourir son site,il fait tout un cour sur le développement de soit en musique.
Pierre
Le 05/04/2016 à 01h29
Je dirais que l'incroyable beauté de la Vie, pour un être pensant, c'est de savoir qu'il n'est que de passage, c'est de voir toutes ces choses fascinantes qui le dépassent, c'est de savoir qu'il n'est rien de plus que ce qu'il est, d'entrevoir et d'accepter l'étendue de son ignorance, et pourtant... il veut se transcender, s'élever, toujours... Je prétends que le véritable témoin de cette beauté-là se trouve dans l'art. Quant aux religions, elles témoignent avant tout de la faiblesse de l'Homme face à ce que sa condition lui impose; il s'agirait plutôt de la part tragique de la vie en tant qu'être pensant. La faiblesse peut revêtir de nombreuses formes. Mais la tragédie, c'est beau aussi, non ? Bon, en tout cas, le sujet est de nouveau entièrement sur les rails !
Pierre
Le 05/04/2016 à 01h20
Mais oui, ne trollons pas le sujet haha ! Alors disons que le seuil à franchir pour aller vers la création, lorsqu'on n'en a pas naturellement l'envie, pourrait bien s'apparenter à celui que l'on doit franchir lorsqu'une personne envisage pour la première fois l'athéisme après avoir eu (ou subit) une éducation religieuse: il y a sûrement là une forme de violence que l'on s'impose, une 'rupture de quelque-chose'. Car la religion, malgré toutes ses contradictions, propose un "cadre" pour masquer ce qui fait peur à chacun de nous: la mort, l'immensité de l'espace, celle de notre ignorance, le manque de sens etc... Voilà pourquoi il est si difficile de dialoguer réellement avec une personne qui a choisi ce cadre: elle ne peut pas concevoir que ce cadre masque cet essentiel, encore moins qu'il s'apparente davantage à une véritable cage. En fait, il me semble qu'une personne croyante voit l'essentiel dans le cadre lui-même, au lieu de prendre conscience que ce cadre est justement ce qui l'en isole. Au final, je trouve bien plus beau lorsque l'homme exprime au travers de l'art ce vertige existentiel entre besoin de transcendance et sa modeste condition d'être humain, perdu dans cet univers effroyablement écrasant... que lorsqu'il se raccroche à ce cadre comme à une bouée, en se persuadant d'aller au paradis après son passage sur Terre.
Pierre
Le 05/04/2016 à 00h23
Compositeur, je suis moi aussi horriblement perfectionniste lorsque je compose: je retravaille mes thèmes, mon développement, la forme de la pièce, change des détails en permanence, pour finalement laisser tomber mon travail pour en commencer un autre (après une pause plus ou moins longue) à moins que cela ne soit une commande. ce n'est jamais "assez bien", et la prochaine pièce sera forcément mieux, plus belle, plus évidente, avec une plus grande portée (ce qui n'est pas faux la plupart du temps d'ailleurs). Mon vrai métier n'est donc pas 'compositeur' mais 'violoniste', car je suis très peu productif lorsqu'il s'agit de créer, je m'autocensure très facilement. Mon entourage s'en offusque mais je ne parviens pas pour l'instant à sortir de là. Heureusement que j'ai de temps à autre des commandes de musiciens, avec une date buttoir ! Mais cela ne change rien au fait que j'ai besoin (ou l'envie) régulièrement de "noircir la page", quitte à y passer des nuits entières pour finalement laisser mon travail dans une "corbeille de luxe" que je ne viderai jamais.

Je ne connaissais pas cette notion d'énantiodromie... C'est réellement intéressant ! Même si je ne l'évoquerais pas spécialement dans les conséquences de mon perfectionnisme.

Je comprends que vous parliez d'être créatif aussi dans le sens concret, cad de la production. En fait j'évoquais plutôt l'état d'esprit, le fait d'être dans une "démarche de création"...

Vous devez certainement vivre, dans votre domaine, un peu de ce que je vis dans le mien.
GM
Le 04/04/2016 à 23h18
Personnellement, je me réjouis que ma vision des choses soit ainsi partagée. Je suis un journaliste belge qui publie des livres. Me voilà un peu moins anonyme. Et vous ?

Cette présentation sommaire me permet d'éclairer mon point de vue sur la créativité (brièvement parce que nous sommes en train de troller le sujet) : celle-ci est vitale pour mon épanouissement mais je n'en vis pas. Mes productions les plus lucratives sont les moins créatives. Je le déplore et je rêve moi aussi d'un monde où l'imagination et la création auraient la place qu'elles méritent.

Les efforts nécessaires pour être créatif varient d'une personne à l'autre. Pour moi, ça ne va pas de soi car je suis perfectionniste, donc jamais satisfait de ce que j'ai créé, et au final moins bon qu'un autre en vertu du principe d'énantiodromie énoncé par Héraclite et que je viens de découvrir - la preuve, s'il en fallait une, que la philo peut être utile dans la vie de tous les jours.
Pierre
Le 04/04/2016 à 14h45
Je ne sais pas si je dois me réjouir ou me plaindre du fait de me sentir véritablement proche -dans ma vision des choses- d'une personne on ne peut plus anonyme, rencontrée derrière un écran d'ordinateur haha ! Même les références me parlent, mais je ne développerai pas, ce serait bien trop long et les messages ont une limite de caractères ici, évidemment. Quelque-part, c'est aussi la beauté de la chose, cette forme de désintéressement, où seuls sont mis en avant les mots et les idées, pour ce qu'ils sont seulement, et malgré le fait qu'il ne s'agisse que d'infimes gouttes d'eau dans l'océan du Net.C'est vrai que la création demande des efforts, un investissement particulier; je m'étonne malgré tout de n'avoir jamais ressenti véritablement ces "efforts". Je crois que ma vie tourne autour de cela, puisque chacune de mes activités est orientée vers la création, depuis toujours il me semble, même enfant. Je dirais donc que pour certaines personnes, créer serait davantage un besoin, voir une raison de vivre, une manière de se sentir davantage "vivant" au moins. J'aime à penser aussi qu'un monde où l'on mettrait en avant la création, où elle serait encouragée à tous les niveaux, serait un monde meilleur. J'ai donc tendance à encourager mon entourage à imaginer et à créer, quand l'occasion se présente, et j'ai pleinement conscience de l'effort que représente le fait de franchir ce pallier-là lorsqu'on n'y est naturellement peu enclin au départ.
GM
Le 04/04/2016 à 07h18
Votre réponse ne m'étonne pas. Plus on en sait, plus on mesure l'étendue des connaissances qu'il nous reste à acquérir. Seuls les idiots prétendent tout savoir sur tout. Comme vous, j'aime poser les questions qui fâchent, et mon entourage non plus n'y était pas favorable (une famille catholique pour laquelle Dieu est LA réponse à tout, et pour laquelle il ne faut pas réfléchir mais se contenter de croire). Je dissocie également l'érudition de l'intelligence, l'une ne mène pas systématiquement à l'autre, mais je pense qu'un minimum d'érudition est nécessaire pour exercer son intelligence. Après, sur cette base-là, on met en place son propre système de pensée. Ceux qui s'arrêtent à la connaissance manquent peut-être d'ambition ou de courage ou de neurones, je ne sais pas, je connais des gens comme ça et j'ai du mal à les comprendre. La clé, c'est la curiosité intellectuelle : si on l'a, c'est bien parti. Je n'ai pas eu la chance d'avoir eu des cours de philosophie (ce n'était pas au programme de mes études) mais j'ai découvert par la suite des incontournables comme Cioran, Nietzsche, Schopenhauer, et, chez les vivants, Michel Onfray, Roland Jaccard, Frédéric Schiffter... De vraies révélations. Votre domaine est la musique, le mien est l'écrit, et sans créativité, ce n'est même pas la peine de s'y adonner. Si c'est pour faire un copier-coller des idées précédemment émises, autant laisser tomber tout de suite.

Je pense qu'on a besoin de maîtres et de modèles dans un premier temps et qu'ensuite il est essentiel de mettre tout en œuvre pour - au moins essayer de - les dépasser. Pour moi, c'est le meilleur hommage qu'on puisse leur rendre... Mais c'est difficile. Être créatif demande beaucoup d'efforts. C'est à la fois la chose la plus gratifiante du point de vue personnel et la moins valorisée du point de vue social et professionnel.
Pierre
Le 04/04/2016 à 01h55
Merci ! Mes chevilles vont enfler ! Mais je ne suis pas spécialement érudit: à propos de chevilles, je n'arrive pas à celles de beaucoup en matière de connaissances. Par contre je revendique une certaine forme de sagesse, sûrement héritée de l'intérêt spontané que j'avais depuis tout petit sur la chose abstraite. Je dis 'spontané' car cela n'était pas du tout la tasse de thé de mon entourage. Je pense d'ailleurs que l'on peut très bien être érudit et avoir très peu de justesse dans sa pensée (et inversement). Cela me fait penser à une discussion que j'ai eue avec un professeur de philosophie, qui me citait sans peine les théories de quelques philosophes (j'en n'aurait pas cité la moitié), mais qui semblait incapable (ou/et peu intéressé) par le fait de développer une pensée propre. A quoi cela sert-il d'avoir des connaissances si c'est pour faire l'économie d'une pensée créatrice et autonome ? Cela me dépassera toujours; il faut croire que parfois, une personne peut être davantage intéressée par l'avantage social futile de ses connaissances que par la nature même de ces connaissances et des portes intérieures qu'elles peuvent ouvrir. Un peu comme un théoricien de la musique qui jamais n'interprètera une oeuvre et encore moins n'en composera ! Dommage pour la portée de son enseignement, si c'est un professeur, mais c'est surtout dommage pour lui-même.

On ne crée pas assez d'une manière générale, et c'est malheureusement le cas également en matière de pensée: on cherche des maîtres, des modèles, des révélations, etc... Alors que le trésor se trouve toujours en nous-mêmes, nulle part ailleurs. Qu'en pensez-vous ?
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